Jazz Inita

Jazz Inita, née, ou plutôt ressuscitée d’un sacrifice Paien, fût l’initiatrice, la mère et la source de la NUIT. Sortie du néant, et conservant une part de ce dernier en elle.

Voici le récit de la nuit ou est née la NUIT :

Ceux qui rêvent éveillés ont conscience de mille choses qui échappent à ceux qui ne rêvent qu'endormis' Edgar Allan Poe****...............*****...................***** Ce que le jour doit à la Nuit *****...............*****..... ****...............*****........ La mère ......*****...............*****Un cri, suivi d'un autre, plus guttural, presque animal, déchirait la nuit et son silence austère. L'air était lourd, toxique, irrespirable. La voûte céleste était sombre, étroite et pas une étoile ne semblait vouloir y porter ne serait-ce qu'un semblant de clarté. Trois êtres aux formes estompées, avalées par l'obscurité observaient le phénomène. Tiraillés entre une sorte d'intense ferveur et une peur qui suait à grosses gouttes par tous les pores de leur peau. L'un d'entre eux, le novice, au comble du malaise hasarda une question : - Vous entendez ? - Oui, c'est un bruit de la Nuit. On ne sait pas exactement d'où cela provient, vous allez vous y habituer ; cela fait un peu peur au début, mais cela n'est ni hostile ni dangereux. - Comment pouvez-vous en être sûr ? - Nous le savons, ainsi que vous le saurez vous aussi, dès que vous aurez de votre propres yeux, perçu l'Ombre Vénérable de la Nuit, donner le jour au plus profond des ténèbres. - L'Ombre vénérable … ? Un cri se fit entendre de nouveau, et comme en écho, un frémissement, telle une onde qui se propageait à bas bruit, s'élança soudain, rampa en cercles concentriques pour gagner l'espace et ses confins, pour en transmuter la fréquence vibratoire. Le plus érudit des trois leva son sceptre au dessus de sa tête et entama un mantra, aussitôt relayé par les deux autres. Leur ferveur était si intense, qu'elle leur permit alors d'entrevoir l'invisible, le subtil, l'indicible. Une femme aux lèvres carmines, la peau recouverte de jaspe et d'argent était lovée comme en extase, dans un nuage d'orage aux contours améthyste. Elle défiait l'espace, le temps, la gravité comme l'apesanteur. De son entre-cuisse semblaient naître une nébuleuse et des galaxies. Là où l'instant d'avant il n'y avait que ténèbres stériles, se coulait l'Ombre fertile et mille formes de vie. Les Initiés se turent soudain, puis semblèrent s'éveiller de leur méditation. La lumière grise de l'aube prenait déjà son dû, et peu après le jour inondait tout de sa douce clarté, ce qui leur brûla aussitôt la rétine, habitués qu'ils étaient à l'obscurité. - Maître, cette lumière va nous tuer ! - Non, elle est nécessaire, c'est elle qui porte l'Ombre, et ne l'oublie jamais : c'est ce que le jour doit à la nuit. Une fine pluie tombait maintenant en gouttes patientes et silencieuse, l'air était enfin plus respirable, une saine fraîcheur avait chassé la moiteur suffocante. La femme, ayant quitté sa transe créatrice, d'un pas gracile et altier s'avança vers les trois Initiés : - Je souhaite être baignée et lavée entièrement, puis parfumée de myrrhes et d'ambre, enfin apportez-moi mes soieries d'apparat et des fruits frais, je meurs de faim. Deux Initiés s'exécutèrent aussitôt, tandis que le novice sous le coup de la révélation, tombait à genoux et s'écriait : - Ô Vénérable Mère de la Nuit, je suis votre éternel dévoué ! Vos désirs sont des ordres ! ======================================================================= « Je suis Dame Inita, la Mère de la Nuit, l'Ordonnatrice des Désirs Écarlates, je me joue des ombres et des lumières, je me nourris des ténèbres pour donner la vie. »

Aujourd’hui, notre mère, las des querelles sans fin qui ne sied plus a ses aspirations profondes, a préférée se retirer dans une méditation sans fin. Les vestiges de son empire sont précieusement et jalousement gardés par ses Initiés.
Son nom fut gravé au sommet de la stèle d’honneur, et décoré à titre posthume de la plus haute distinction civile et militaire :"Valar Morghulis"